Peut-on vraiment faire son deuil ? Mythe ou réalité ?
Définition et origines du concept de « faire son deuil »

Définition psychologique du deuil
Le deuil est un processus psychologique naturel qui survient après la perte d’un être cher. Il se caractérise par une série d’émotions intenses, notamment la tristesse, la colère et la confusion.
Selon la psychologie, le deuil n’est pas une maladie, mais un mécanisme d’adaptation permettant à l’individu de reconstruire son équilibre émotionnel.
Les premières théories sur le processus de deuil
Depuis Freud, les psychologues ont tenté d’expliquer le deuil à travers différents modèles. L’une des premières approches suggérait que le deuil devait être « travaillé » pour que l’individu puisse retrouver un état d’équilibre mental.
« Le deuil est un travail intérieur qui demande du temps et de la patience. » – Sigmund Freud
Les étapes du deuil selon les modèles classiques
Le modèle de Kübler-Ross : un repère universel ?
Élaboré en 1969, le modèle d’Elisabeth Kübler-Ross décrit cinq étapes du deuil :
Étape | Description |
---|---|
Déni | Refus d’accepter la réalité de la perte |
Colère | Sentiment d’injustice et de frustration |
Négociation | Tentative de donner un sens à la perte |
Dépression | Profond sentiment de tristesse et d’abattement |
Acceptation | Reconnaissance de la perte et adaptation progressive |
Les autres théories sur le processus de deuil
D’autres chercheurs, comme William Worden, considèrent le deuil comme un ensemble de tâches à accomplir, plutôt qu’une progression linéaire d’étapes.

Ces approches soulignent que chacun vit le deuil différemment, et qu’il ne s’agit pas d’un processus strictement ordonné.
La perception culturelle du deuil
Les différentes approches selon les traditions
Dans certaines cultures, le deuil est un processus très ritualisé. Par exemple :
- Au Japon, le rituel du Butsudan (autel domestique) permet aux familles d’honorer leurs ancêtres quotidiennement.
- Dans les cultures mexicaines, la Día de los Muertos est une célébration joyeuse où les familles se réunissent pour honorer les défunts.
- En Afrique de l’Ouest, les funérailles peuvent durer plusieurs jours avec des chants et des danses pour accompagner le défunt.
Pourquoi certaines cultures ne parlent pas de “faire son deuil” ?
Contrairement aux sociétés occidentales où le deuil est souvent perçu comme un processus individuel, d’autres cultures considèrent que la mémoire des défunts doit rester active au sein de la communauté.
« Mourir, ce n’est pas disparaître, c’est simplement rejoindre le monde des ancêtres. » – Proverbe africain
FAQ : Questions fréquentes sur le deuil
Combien de temps dure un deuil ?
Il n’y a pas de durée fixe. Pour certains, le deuil dure quelques mois, pour d’autres, plusieurs années. Il dépend de nombreux facteurs : le lien avec le défunt, la personnalité du survivant et le contexte de la perte.

Est-il possible de ne jamais surmonter un deuil ?
Le deuil ne signifie pas oublier, mais apprendre à vivre avec l’absence. Certaines personnes ressentent un manque permanent, mais elles peuvent néanmoins retrouver un équilibre émotionnel.
Comment aider quelqu’un en deuil ?
Le plus important est d’être présent et à l’écoute. Ne cherchez pas à minimiser la douleur, mais offrez un soutien inconditionnel.
Conclusion
Le deuil est un processus complexe, influencé par la psychologie, la culture et l’histoire individuelle. Plutôt que de chercher à “faire son deuil” au sens strict, il est plus réaliste d’apprendre à coexister avec l’absence et à honorer le souvenir de ceux qui nous ont quittés.
Faire son deuil : un objectif atteignable ou une illusion ?
Les souvenirs comme ancrage émotionnel
Perdre un être cher ne signifie pas effacer son existence. Les souvenirs sont une part essentielle du processus de deuil, et ils permettent de maintenir un lien avec le défunt.

Il est naturel que certains objets, lieux ou dates évoquent la personne disparue. Ce phénomène, loin d’être un frein au « deuil », permet souvent de trouver un apaisement progressif.
Les limites du concept de résilience totale
La résilience est souvent perçue comme une capacité à surmonter une épreuve et à avancer sans séquelles. Or, dans le cadre du deuil, cette idée peut être irréaliste. Certaines pertes modifient profondément la vie et les émotions d’une personne.

Plutôt que d’aspirer à une résilience totale, il est préférable d’adopter une approche d’adaptation où l’on apprend à vivre avec l’absence, sans chercher à l’effacer.
Le deuil, une transformation plutôt qu’une fin
Accepter l’absence sans effacer la mémoire
Le deuil n’a pas pour but de supprimer la souffrance ou d’oublier le défunt, mais d’intégrer cette perte dans son quotidien. On ne tourne pas la page, on apprend à écrire une suite.
« Le deuil n’est pas une maladie dont on guérit, c’est une transformation de soi. » – Jean Monbourquette
Les deuils qui ne se terminent jamais totalement
Certains deuils, notamment les deuils périnataux ou ceux liés à des décès brutaux, restent toujours présents dans la vie de la personne endeuillée. Cela ne signifie pas que la douleur ne s’atténue pas, mais simplement qu’il y a une cohabitation avec l’absence.
Faire son deuil n’implique pas forcément de « passer à autre chose », mais plutôt de donner un nouveau sens à son quotidien en intégrant la mémoire du défunt.
Les attentes sociétales et la pression du « deuil réussi »
Les injonctions à « aller de l’avant »
Dans notre société, il existe une forte pression sociale pour « aller mieux » rapidement. Cette attente peut être pesante pour les endeuillés qui ressentent qu’ils doivent cacher leur souffrance.
Les expressions comme « Il faut tourner la page » ou « Tu dois avancer » peuvent parfois être perçues comme des injonctions à oublier, alors que le deuil est un processus personnel et non linéaire.

Pourquoi chaque personne vit son deuil différemment
Il n’existe pas une seule façon de vivre le deuil. Selon la culture, la personnalité, la nature du lien avec le défunt et les circonstances du décès, le processus sera différent.
Facteur | Impact sur le deuil |
---|---|
Proximité avec le défunt | Un décès soudain ou la perte d’un proche très proche peut intensifier la douleur |
Contexte du décès | Un accident, un suicide ou une maladie longue influencent la manière dont le deuil est vécu |
Support social | Être entouré ou isolé joue un rôle majeur dans le processus de deuil |
Croyances et traditions | Les rituels et les croyances religieuses ou spirituelles peuvent aider à trouver un sens à la perte |
FAQ : Questions fréquentes sur le deuil
Pourquoi certaines personnes ne veulent-elles pas « tourner la page » ?
Parce que le deuil est un processus individuel. Certaines personnes trouvent du réconfort en entretenant activement la mémoire du défunt, plutôt qu’en cherchant à oublier.
Combien de temps dure un deuil ?
Il n’y a pas de durée définie. Chaque individu vit le deuil à son rythme. Pour certains, cela dure quelques mois, pour d’autres, plusieurs années.
Comment aider quelqu’un qui n’arrive pas à avancer après une perte ?
L’écoute et le respect du rythme de la personne sont essentiels. Plutôt que de lui dire de « tourner la page », il est plus bénéfique de l’accompagner et de lui permettre de parler librement.
Conclusion
Le concept de « tourner la page » après un deuil est souvent mal compris. Le deuil n’est pas une étape que l’on franchit une fois pour toutes, mais une transformation intérieure qui permet d’apprendre à vivre avec l’absence.
Chaque personne trouve son propre équilibre entre mémoire, adaptation et reconstruction. L’essentiel est d’écouter ses propres besoins et d’avancer à son rythme.
Comment vivre avec le deuil sans chercher à l’effacer ?
Créer des rituels de souvenir
Les rituels permettent d’honorer la mémoire du défunt tout en apaisant la douleur. Ils offrent un cadre rassurant et aident à transformer la souffrance en un hommage significatif.
- Allumer une bougie à une date symbolique.
- Écrire une lettre au défunt et la relire régulièrement.
- Créer un espace de recueillement chez soi avec une photo et un objet qui lui appartenait.
Transformer la douleur en hommage
Le deuil peut devenir une source d’inspiration pour transmettre un message d’amour et de mémoire. De nombreuses personnes trouvent du réconfort en réalisant un projet en l’honneur du disparu.
Exemples :
Type d’hommage | Description |
---|---|
Écrire un livre ou un journal | Raconter des souvenirs et partager l’histoire du défunt. |
Planter un arbre | Un geste symbolique pour honorer sa mémoire et voir grandir un souvenir vivant. |
Créer une œuvre d’art | Utiliser la peinture, la musique ou la sculpture pour exprimer son ressenti. |
Les bienfaits du partage et du soutien
Se confier aux proches et aux groupes de parole
« Un chagrin partagé est un chagrin divisé par deux. » – Proverbe
Parler du défunt avec ses proches aide à ne pas garder la douleur enfermée en soi. Rejoindre un groupe de parole peut être une alternative bénéfique, surtout lorsque l’entourage n’est pas à l’aise avec le sujet.
Le rôle de l’accompagnement thérapeutique
Un professionnel peut aider à mieux comprendre ses émotions, éviter l’isolement et permettre de verbaliser ce qui semble insurmontable.
Les formes d’accompagnement :
- Psychologue spécialisé en deuil.
- Thérapies alternatives comme la sophrologie ou la méditation.
- Échange avec d’autres personnes ayant vécu une perte similaire.
Accepter que le deuil n’a pas de fin
Faire la paix avec l’absence
Contrairement à une idée répandue, on ne “tourne pas la page” du deuil, on apprend à composer avec lui. L’important est d’accepter que cette absence fera toujours partie de soi.
Vivre avec l’amour plutôt qu’avec le manque
Avec le temps, le deuil ne se mesure plus en souffrance mais en amour. Se souvenir sans douleur devient possible en se focalisant sur ce que la personne a apporté dans notre vie.
« Le souvenir, c’est l’invisible présence. » – Victor Hugo
FAQ : Questions fréquentes sur le deuil
Combien de temps dure un deuil ?
Chaque deuil est unique. Certains mettent quelques mois, d’autres plusieurs années à trouver un équilibre. Il n’y a pas de durée définie.
Pourquoi certaines personnes ressentent-elles encore la douleur après plusieurs années ?
Parce que l’amour ne disparaît pas avec le temps. Certains souvenirs ravivent l’émotion, et c’est normal.
Comment savoir si mon deuil est « bloqué » ?
Si après plusieurs années, la douleur est aussi intense que le premier jour et empêche de vivre normalement, consulter un professionnel peut être utile.
Conclusion
Le deuil ne se termine jamais totalement, mais il évolue avec nous. Intégrer la perte dans son quotidien, trouver du soutien et transformer la douleur en hommage permettent d’avancer avec sérénité.
Le mythe du « deuil achevé » : une fausse promesse ?
Les deuils complexes et traumatiques
Certaines pertes sont si profondes qu’elles laissent une empreinte indélébile. Le deuil n’est pas un processus linéaire, et il peut être particulièrement difficile lorsqu’il est lié à un décès brutal ou inattendu.
- Les suicides, les décès accidentels et les morts violentes rendent le processus plus long et plus douloureux.
- Le sentiment d’injustice ou d’impuissance peut empêcher l’acceptation complète de la perte.
Les anniversaires et moments de réactivation du chagrin
“Le temps apaise, mais ne fait pas disparaître la douleur.” – Témoignage d’une personne endeuillée.
Chaque anniversaire, chaque fête et même certains lieux ou objets peuvent raviver la mémoire du défunt. Ce sont des déclencheurs émotionnels qui réactivent le manque et rappellent que l’absence est définitive.
Stratégies pour mieux gérer ces moments :
- Prévoir un rituel symbolique à la date anniversaire du décès.
- Partager ses souvenirs avec un proche ou écrire une lettre au défunt.
Redéfinir le deuil comme un processus continu
Les différents types de deuil et leur évolution
Il existe plusieurs formes de deuil :
Type de deuil | Description |
---|---|
Deuil anticipé | Commence avant le décès, souvent en cas de maladie grave. |
Deuil pathologique | Se caractérise par une souffrance qui ne diminue pas avec le temps. |
Deuil évolutif | Permet d’intégrer progressivement la perte sans renier le passé. |
Quand le deuil devient une partie intégrante de soi
Au lieu d’essayer de “surmonter” la perte, il peut être plus bénéfique de l’intégrer à son identité. Le deuil évolue, mais ne disparaît pas complètement. Il devient une partie de l’histoire de chacun.
Les nouvelles perspectives sur le deuil
Psychologie moderne : vers un accompagnement plus réaliste
Les chercheurs et psychologues contemporains considèrent le deuil comme un processus d’adaptation plutôt qu’une étape à franchir.
Quelques approches récentes :
- Thérapie narrative : Repenser la relation avec le défunt au fil du temps.
- Accompagnement par le corps : Utiliser la méditation ou la sophrologie pour canaliser la douleur.
Comment mieux appréhender la perte et l’absence
Au lieu de chercher à “faire son deuil”, il est plus sain d’apprendre à vivre avec l’absence. Se concentrer sur ce que le défunt a laissé de positif dans nos vies est une façon d’apaiser le manque.
« Ce n’est pas l’oubli qui guérit, mais la transformation du souvenir. » – Citation inspirante
FAQ : Réponses aux questions courantes sur le deuil
Peut-on vraiment “tourner la page” après un deuil ?
Non, car le deuil fait partie de l’histoire de chaque individu. On apprend à vivre avec, sans forcément l’effacer.
Pourquoi certaines personnes ressentent-elles encore la douleur des années après ?
Parce que chaque deuil est unique. Certains souvenirs restent chargés d’émotion, même après plusieurs années.
Le deuil peut-il être “bloqué” ?
Oui, dans certains cas, la douleur reste trop intense et peut nécessiter une aide psychologique.
Conclusion
Le deuil ne s’efface pas, il se transforme. Il ne s’agit pas de clore un chapitre, mais d’apprendre à vivre avec l’absence en trouvant de nouvelles façons d’honorer et de se souvenir du défunt.