Aider les enfants à faire face au deuil 3
17 Prendre soin de soi
Bien que votre premier réflexe soit de protéger et de réconforter vos enfants, il est essentiel que vous
cherchiez de l’aide pour votre propre chagrin. Si vous élevez ou soutenez un enfant en deuil, l’une des meilleures façons de l’aider est de vous assurer que vous prenez également soin de vous.
Trouvez de bonnes sources de soutien. Les recherches montrent que la performance d’un enfant après un décès est liée à celle des adultes qui l’entourent. Cela ne signifie pas qu’il faille cacher votre chagrin devant votre enfant. Il s’agit plutôt de vous assurer que vous avez dans votre vie des personnes et des activités qui vous réconfortent. Si vous avez besoin d’aide ou de temps pour faire une pause et vous vider la tête, faites-en une priorité.
Lorsque vous acceptez de recevoir de l’aide, vous montrez à vos enfants comment prendre soin d’eux-mêmes et vous les rassurez en leur disant que vous aurez l’énergie et la présence nécessaires pour être là pour eux. Soyez prêt à accepter l’aide de vos amis, de votre famille et éventuellement de professionnels de la santé mentale.
18 Comment les éducateurs peuvent aider
Les écoles jouent un rôle important dans la vie des enfants, et après un décès, que ce soit dans la famille ou dans la communauté scolaire, il est naturel de s’attendre à ce que les enfants éprouvent un chagrin qui affecte leur comportement ou leurs performances à l’école. Voici quelques lignes directrices à l’intention des enseignants et des psychologues scolaires sur la manière d’aider les élèves à se sentir soutenus et à faire face au deuil de manière saine.
Retour à la routine. Aidez les élèves à retrouver une routine normale dès que possible. Les enfants de tous âges se portent mieux lorsqu’ils savent à quoi s’attendre. Les routines les rassurent car elles leur donnent l’assurance que les adultes contrôlent la situation et veillent à leur sécurité. S’il s’agit d’un enfant qui a subi une perte, collaborez avec ses parents ou les personnes qui s’occupent de lui pour qu’il retrouve une routine normale autant que possible, même si cela signifie qu’il faut modifier le travail en classe et/ou les devoirs à la maison pendant une période déterminée alors que l’enfant est encore en deuil.
Soyez vigilant. Les enseignants doivent être attentifs aux signes indiquant qu’un enfant peut avoir des difficultés et avoir besoin d’une aide supplémentaire. Les enfants qui ne parviennent pas à suivre le rythme de la classe, qui s’éloignent de leurs amis, qui présentent des problèmes de comportement ou qui semblent éprouver une tristesse, une peur ou une colère intenses doivent être orientés vers un conseiller ou un psychologue scolaire qui travaillera avec les parents pour obtenir une aide professionnelle pour l’enfant. Parmi les autres signes indiquant qu’un enfant peut avoir besoin d’aide, citons les manifestations physiques de douleurs intenses, comme les maux de tête ou d’estomac, la fatigue ou l’incapacité à se concentrer.
N’oubliez pas. Pour les enfants d’âge scolaire (six ans et plus), une forme de commémoration adaptée à leur âge est un moyen utile de se souvenir d’un enseignant, d’un administrateur ou d’un élève décédé. Ces commémorations doivent être relativement brèves et personnalisées en fonction du niveau scolaire. Un conseiller ou un psychologue scolaire est souvent la meilleure personne pour organiser un tel événement, avec la permission et la participation de la famille de la personne décédée.
Restez en contact. Les enseignants et l’administration de l’école doivent rester en contact avec les parents dans les jours et les semaines qui suivent le décès. Les parents doivent se tenir au courant des programmes et des activités de l’école afin de se préparer aux discussions qui peuvent se poursuivre à la maison.
19 Le rôle de l’école après le suicide d’un élève
Surveillez de près les élèves considérés comme “à risque”, car un adolescent déprimé risque davantage de se suicider après le suicide d’un camarade. Certains adolescents se tournent vers l’alcool ou la drogue pour faire face à ce type de tragédie. Il faut conseiller aux parents d’être à l’affût de tout comportement inhabituel chez leurs adolescents, et les enseignants qui soupçonnent un comportement à risque doivent adresser ces élèves au psychologue scolaire.
Parlez ouvertement du suicide. Les éducateurs et les parents doivent travailler ensemble pour transmettre un message cohérent sur les circonstances de la mort, afin de réduire la confusion et la désinformation. Le fait de cacher aux élèves les faits concernant le suicide peut créer de l’anxiété et de la méfiance à l’égard des adultes en qui ils devraient pouvoir avoir confiance. Expliquer la mort de manière objective peut également éviter le sensationnalisme.
Le suicide doit être expliqué comme une maladie mentale non identifiée ou non traitée. Il faut expliquer (idéalement par un thérapeute professionnel) que les personnes atteintes d’une maladie mentale cachent souvent leur chagrin, même à leurs proches. Il se peut également que, même si elles sont traitées par un thérapeute, certaines personnes aient recours au suicide, tout comme certaines personnes atteintes d’un cancer peuvent mourir même si elles consultent un oncologue.
Maintenez le contact avec les élèves. Les enfants mettent du temps à digérer un événement tel que le suicide d’un camarade de classe. Les conséquences (scolaires, sociales et émotionnelles) peuvent se manifester après plusieurs mois.
Certains enfants, quelle que soit leur proximité avec l’élève décédé, peuvent se sentir coupables, comme s’ils auraient pu ou dû savoir que quelque chose n’allait pas, ou comme s’ils auraient pu faire quelque chose pour l’empêcher. Il est important de souligner qu’il s’agit d’une réaction courante lorsqu’un décès est difficile à accepter, mais qu’ils n’auraient rien pu faire pour changer la situation.
Même si la personne décédée s’est suicidée, organiser un événement à l’école pour commémorer sa vie est toujours une bonne idée. De cette façon, ses camarades de classe auront un autre souvenir que celui de sa mort. Les élèves qui le souhaitent doivent être encouragés à participer à la commémoration, que ce soit en prenant la parole, en partageant leurs souvenirs, en réalisant une vidéo, etc. Cependant, il est important de ne pas entrer dans les détails de la mort elle-même et d’éviter de la rendre glamour. La mort est censée être effrayante et c’est quelque chose que nous voulons éviter. Parler trop longuement des détails d’un suicide peut faire disparaître une partie de cette peur et inciter d’autres élèves de la communauté à envisager le suicide s’ils sont déprimés.
Vous souhaitez immortaliser le souvenir d’un être cher parti trop tôt, vous souhaitez témoigner de votre amour éternel, n’hésitez plus et baptisez une étoile à son nom, le plus beau des hommages.
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